Nous avons souvent tendance à succomber au sacrifice personnel pour le bien des autres. Est-ce que cette stratégie est réellement efficace pour le bien commun?
Durant mes études en naturopathie, dans un des modules d'apprentissage nous étudions la manière dont le corps gère et s'adapte face aux demandes d'énergie que nous lui exigeons. En fait, ce qui est traité dans le module sont les signes et symptômes du corps lorsqu'il commence à atteindre une zone critique de fonctionnement.
Une réalité est évidente: le corps nous parle et il nous transmet beaucoup d'informations sur l'état de nos réserves et il fait tout en son pouvoir pour nous protéger des effets néfaste d'un manque de ressources énergétiques. Nous avons la responsabilité du choix d'écouter ou non ces signaux et d'ajuster en conséquence nos actions.
Lorsque le corps nous parle, c'est pour nous mettre en garde qu'il manquera bientôt d'énergie pour accomplir certaines fonctions vitales. Que, si nous ne prenons pas le temps de récupérer de l'énergie, il sera contraint de puiser ses ressources à des endroits qui pourraient affecter le bon équilibre et le fonctionnement des organes. Le corps est intelligent, il gardera pour la fin les régions et stratégies qui diminuent les chances de survie.
Nous avons la chance d'avoir un certain pouvoir sur la manière dont nous utilisons nos ressources vitales, cependant nous avons une réelle dépendance à la quantité d'énergie vitale dont le corps dispose si nous voulons accomplir tous nos désirs. Le corps nous rend grandement service en nous informant via des signes et symptômes que nos réserves commencent à s'épuiser et qu'il serait grandement temps de nous ressourcer. Ultimement, nous n'avons pas réellement le choix d'écouter sagement ces messages, car les ignorer trop longtemps ouvre la porte aux maladies et aux différents troubles de santé. Et bien que nous bénéficions de la magie des médicaments, ils ne sont pas à toute épreuve et ne retarderont que davantage l'apparition de troubles de plus en plus critiques.
Certains de mes proches questionnaient grandement la pertinence de la naturopathie, que ce n'était pas vraiment un métier «digne» comme peu l'être celui d'un médecin, d'un ingénieur ou d'un autre métier dont on a tendance à faire l'éloge. À cela je répond: «si tu ne te lèves pas un matin parce que tu es déprimé, malade, que ton corps ne fonctionne plus correctement parce que tu n'en a pas pris soin: ton métier et ton intelligence ne servent à rien». Le travail d'un naturopathe est d'accompagner et aider toute personne qui souhaite apprendre à prendre soin de soi, c'est une des choses les plus importantes qu'on puisse avoir, bien plus que notre intelligence.
Malheureusement, la société dans laquelle nous vivons ne favorise pas le respect de ces signaux, en réalité nous sommes plutôt encouragés à déployer toute une panoplie de stratégie pour les contourner et poursuivre un train de vie que notre corps n'arrive pas à supporter. En fait, plus on trouve de stratégie pour retrouver l'équilibre, plus nous avons la maladie de devoir exiger de plus en plus de nous-mêmes et des autres.
Ça vous est probablement déjà arrivé, comme ça m'est arrivé si souvent, de prendre un bon café d'après-midi pour contrer cette fâcheuse fatigue qui nous empêche de réaliser les tâches auxquelles nous prenons part ou bien nos responsabilités au travail. Je ne parle même pas des boissons «énergisantes» qui se sont si facilement médiatisés et démocratisées et qui sont même vendues aux mineurs. Avec l'arrivée de l'essor de la pharmacopée qui a réponse à un plus grand éventail de troubles, nous nous déresponsabilisons de plus en plus de la gestion de nos bien-être. C'est simple: à quoi bon entretenir des habitudes de vie qui éloignent les risque de développer du diabète, de l'hypertension artérielle ou la dépression si j'ai des hypotenseurs, des antidépresseurs ou toute autre solution pharmaceutique qui en contrent les effets nocifs?
Au Québec, nous avons une valeur questionnable qui est de constamment performer et plus une personne se tue à l'ouvrage plus elle est valeureuse aux regards des autres et on la félicite de son courage et de sa détermination. Plutôt que de valoriser les personnes qui se soignent bien, prennent soin d'eux et qui gèrent si bien leurs ressources qu'elles sont bien portantes, joyeuses et en bonne santé, on leur met la pression parce que ben: il faut!
Malheureusemement, bien que le courage soit une très belle vertue, à un moment la réalité physiologique de notre corps atteint une limite que nous cherchons constamment à ignorer et contourner car notre besoin de reconnaissance surpasse l'auto-préservation de nos ressources.
On nous enseigne par ailleurs qu'un adulte a des responsabilités et des devoirs et qu'il doit passer par-dessus ses désirs égoïstes de prendre du temps pour soi. J'ai eu la malchance de témoigner des recommandations d'un professionnel de la santé qui imposait à un dépressif d'aller faire comme tout le monde, de travailler un peu, d'avaler sa pillule et que tout rentrerait dans l'ordre. «Arrête de gémir, ravale et fait comme tout le monde».
Il y a une tendance à juger les personnes qui prennent de trop longues pauses, qui disent «non» lorsqu'une tâche supplémentaire leur est demandée. En fait, si une personne s'arrête, on l'associe à un paresseux, un lâche, un irresponsable. Bien que plusieurs prétendent encourager les autres à prendre soin d'eux, il y a une forte pression sociale au fait de: s'arrêter et combien culpabilisent s'ils prennent une plus longue pause. Ce n'est pas la même chose une personne qui prend une pause parce qu'elle en a besoin qu'une qui ne fait rien même si elle a plein d'énergie. En fait, si une personne ne fait rien malgré qu'elle soit plein d'énergie, probalement qu'elle devrait se questionner sur le choix du métier quelle a choisit de faire. Quand on aime une chose et que nous avons l'occasion de la faire, nous n'avons pas besoin de se faire contraindre à dépenser de l'énergie pour passer à l'action.
À ma compréhension, nous devrions écouter avec sagesse les signaux que notre corps nous envoie et apprendre à gérer efficacement cette énergie vitale tant elle est précieuse. Si je passe ma vie à ignorer ces signaux, je refuse de prendre la responsabilité de l'énergie dont mon corps dispose au profit de l'apparition de troubles de santé et de maladies. Du point de vue social, plus une société est fragilisée par ses habitudes de vie, plus la pression sur le système de santé est augmentée. Je n'ai pas besoin de vous convaincre que notre système actuel crie au désespoir.
Et si nous apprenions à gérer notre énergie?
Lorsque nous sommes «neufs» «ressourcés», que se passe-t-il vraiment? En fait, il y a une réalité évidente. Lorsque nous sommes pleinement ressourcés, notre efficacité dans toutes nos tâches est grandement améliorée. Notre vitesse d'exécution, notre créativité, notre humeur, et tout ce que nous faisons est de meilleur qualité. Étant donné que le corps dispose des ressources nécessaires notre immunité, notre digestion : tout est optimisé! Un parent calme, zen, revigoré sera toujours plus efficace pour gérer une crise d'enfant que s'il est dépassé ou surmené. Prendre soin de soi et se respecter, c'est aussi prendre soin des autres.
Selon ma compréhension, il est de notre devoir et responsabilité de faire preuve d'auto-préservation, d'honorer notre corps et d'être à son écoute au mieux de nos capacités. Certaines choses sont inévitables, c'est certain. Par contre, prendre soin de soi et se respecter, c'est également permettre au monde et notre entourage d'avoir accès à la meilleure version de nous-mêmes.
Finalement, prendre soin de soi, c'est également prendre soin des autres et se sacrifier pour aider les autres, c'est aussi les condamner à recevoir moins de nous. Ma définition du sacrifice est la situation dans laquelle nous nous mettons dans des conditions favorables à notre détérioration au profit des autres. Si nous ne sommes pas disponibles car nous sommes nous mêmes en souffrance, nous ne contribuons pas vraiment au bien commun. On ne soigne pas les malades avec d'autres malades. Par contre, un bien portant parmis des malades peut réellement apporter un soutien à sa communauté, peu importe comment celle-ci jugera ou jalousera sa condition.
Un de mes plus grand travail est d'accompagner et de soutenir mes proches vers l'apprentissage d'une bonne gestion de leur condition, du respect d'eux-mêmes à l'aide de moyens naturels et non médicamenteux.
Ce message vous inspire? Prenez une consultation avec moi ICI
Comments