Pourquoi j'ai choisi l'approche holistique?
- Samuel V.-Chevrier
- 29 août 2024
- 5 min de lecture
J'ai exploré de nombreuses manières d'aborder le bien-être, l'équilibre et la santé au travers les années.
En tant qu'athlète haut niveau, étudiant universitaire en éducation physique et à la santé, j'ai été fortement influencé par ce que la société moderne qualifie d'hygiène de vie saine et souhaitable: «régime méditéranéen, s'entraîner, bouger de manière régulière, éviter les sucreries, modérer l'alcool, cuisiner ses propres repas, avoir toutes ses protéines, etc.».
Lors de mes années de plus grandes performances sportives, j'ai même eu la chance d'être accompagné par un nutritionniste et un entraîneur privé pour optimiser ma santé et espérer les meilleures performances sportives.
Malgré une alimentation quasi-parfaite aux yeux de la science que j'apprenais à l'université, des recommandations de mon nutritionniste, un mode de vie actif et tout: cela n'a pas empêché à mon corps de se détériorer au point de devenir invalide.
Ce que je constate, c'est qu'à travers tous ces apprentissages et les personnes que j'ai pu côtoyer, aucune personne ne m'a questionné sur comment ma vie personnelle allait. En réalité, on disait que si je vivais du stress, l'activité physique allait aider à sa gestion. Que si j'étais dans certains états émotionnels, bien manger et bouger suffisamment allait me supporter et que ça irait bien. Et c'était bien ma méthode de gestion du stress et de mes émotions.

Ce qui arrive, c'est que malgré toutes ses vertues, la science avance à pas de fourmis et malgré que la plupart des champs d'expertise sont très avancés dans leur propre domaine, elles sont souvent ignorantes dans les autres domaines. Le principal problème c'est que l'humain vit une réalité complexe où interragissent une très grande variété de phénomènes et que tout ceux-ci agissent en cohérence et sont inter-reliés plutôt qu'indépendants.
Le stress, qui serait considéré davantage psychologique affecte entre autre les
capacités digestives et d'autres différents processus systémiques dans le corps humain. Par exemple, il affecte la manière dont le corps traite et organise les nutriments digérés, leur efficacité à les absorber et bien plus... Entre autre, une plus grande tendance à convertir en tissus adipeux les nutriments.
Notre spécialisation nous mène à passer outre le portrait global d'un individu ou de considérer les problèmes qui ne sautent pas aux yeux. Par exemple, une personne présentant un surplus de poids sera orienté vers un diététiste ou on lui conseillera d'adapter son régime alimentaire pour retrouver un poids plus sain.
À court terme, son régime lui permettra la perte de poids souhaitée et on aura une impression que la personne se porte mieux et qu'elle s'est enfin éloignée des risques ou troubles de santé adjacents. Pourtant, son état est en train de se détériorer davantage et une porte importante vient de s'ouvrir pour entretenir un problème qui par le cumul des années deviendra beaucoup plus pire que le surpoids initial.
Pourquoi? Car si la réelle problématique n'était pas alimentaire et était liée à la gestion du stress, au rythme déséquilibré de vie de la personne et de sa mauvaise gestion émotionnelle affectant la manière dont les aliments sont digérés et traités dans le corps, l'effet pervers y étant associé poursuivra son oeuvre.
Voici la mécanique:
En diminuant les intrants caloriques et alimentaires, on ajoute un stress supplémentaire au corps qui devra alors fonctionner avec moins de ressources. Donc, initialement, l'individu était à disons -1 de ressources en raison du stress, et la solution envisagée vient lui donner un déficit additionnel de -1 en limitant sa quantité de ressources. Au final, l'individu a l'impression que son état s'est amélioré, car dans les apparences, elle est plus mince, mais dans les faits son organisme doit maintenant fonctionner à -2 et l'individu en question est renforci par l'idée d'avoir faire la bonne chose en se privant de nourriture. Tant que la gestion du stress ne se sera pas améliorée, il aura une propension aux carences nutritionnelles qui affecteront alors les autres différents systèmes du corps.
Éventuellement, ce qui est un cas de figure typique, la personne finira pas abandonner la diète et il y aura effet yoyo. Une personne peut rester très longtemps dans ce schéma destructeur et à un moment dans sa vie elle choisira d'abandonner et croire qu'elle est différente ou bien elle acceptera que sa condition est telle quelle est et tant pis.
Ensuite vient l'approche holistique. Dans mes études naturopathiques, j'ai découvert un modèle et une approche du bien-être et de la santé qui comprend le portrait global de l'humain. L'objectif est d'adopter un style de vie équilibré sur tous les plans caractérisant qui nous sommes. C'est pour moi une approche incroyablement riche et pertinente et je recommande à tous d'adopter une telle vision tant elle a été bénéfique pour moi, mais aussi pour les personnes que j'accompagne.
La puissance de cette approche, c'est quelle contre l'effet de surspécialisation qui occulte les dimensions de l'humain passant sous radar comme un surpoids causé par le stress. Dans un bilan naturopathique, il ressortira que la personne a un déséquilibre au niveau de sa gestion du stress ou émotionnelle. En naturopathie, on suggérera des astuces, trucs et conseils pour améliorer cette gestion et indirectement, le corps étant dans une condition plus favorable traitera avec plus d'efficacité la gestion de ses ressources diminuant ainsi la propension au surpoids...
Qui aurait pensé que pour avoir un poids plus sain, il fallait prendre des pause et apprendre à gérer son stress? C'est là qu'on réalise qu'une approche globale ou holistique est nécessaire, que chaque cas est unique et qu'il faut adapter notre plan ou notre intervention en tant que thérapeute. Il faut comprendre qui l'on est et quel est le portrait de notre vie en considérant tous ses aspects, pas seulement une observation isolée.
Une des principales raisons pour lesquelles je recommande à toute personne qui me consulte de prendre un suivi plutôt que de seulement prendre une rencontre de 60 minutes où je balance une série de réponses toutes préfaites est justement que pour émettre une recommandation de qualité il faut comprendre le portrait global. En une rencontre, il est impossible de tout faire d'autant plus que si j'ai eu à étudier l'équivalent de plus de 8 années sur comment l'humain fonctionne, il m'est impossible de synthétiser toute l'approche en 60 minutes ou de faire appliquer tous ces principes à une personne d'un seul coup. Trouver une harmonie et un équilbre dans sa vie est complexe et vouloir avaler un éléphant en un seul repas est tout simplement impossible. Il faut s'armer de patience, d'intelligence et de stratégie long terme pour arriver à quelque chose qui aura des répercussions positives et majeures.
Dans cette vidéo, je discute du sujet de l'approche holistique. Bon visionnement :D
Comments