Les bienfaits du jeûne : ce que dit la science
- Samuel V.-Chevrier
- 18 août
- 3 min de lecture
Le jeûne, pratique ancestrale présente dans de nombreuses cultures, attire depuis plusieurs années l’attention des chercheurs et des médecins. Au-delà de la dimension spirituelle, il s’avère avoir des effets physiologiques mesurables sur l’organisme. De l’autophagie à l’amélioration de la sensibilité à l’insuline, de nombreuses études mettent en évidence ses bénéfices potentiels sur la santé.

1. Le jeûne et le métabolisme énergétique
Lorsqu’on arrête de s’alimenter, l’organisme modifie progressivement ses sources d’énergie :
Après 12–24 heures, les réserves de glycogène (dans le foie et les muscles) diminuent. Le corps commence à mobiliser les graisses.
Après 2–3 jours, la production de corps cétoniques augmente. Ces molécules issues des graisses deviennent la principale source d’énergie du cerveau.
Cette bascule vers la cétose permet de maintenir un apport énergétique stable malgré l’absence de nourriture.
👉 Bénéfice : meilleure sensibilité à l’insuline, réduction du risque de diabète de type 2.
2. L’autophagie : un mécanisme de nettoyage cellulaire
En 2016, le prix Nobel de médecine a été attribué au chercheur japonais Yoshinori Ohsumi pour ses travaux sur l’autophagie.
L’autophagie est un processus par lequel les cellules dégradent et recyclent leurs composants endommagés.
Le jeûne stimule ce mécanisme, favorisant la régénération cellulaire.
👉 Bénéfice : réduction du stress oxydatif, amélioration du fonctionnement cellulaire, ralentissement de certains processus liés au vieillissement.
3. Effets anti-inflammatoires et cardiovasculaires
Des études ont montré que différents types de jeûnes (intermittent, alterné, prolongé) peuvent :
Diminuer les marqueurs de l’inflammation chronique.
Réduire la tension artérielle.
Améliorer le profil lipidique (diminution du LDL, augmentation du HDL).
👉 Bénéfice : réduction du risque de maladies cardiovasculaires.
4. Le jeûne et le cerveau
Le passage à une alimentation basée sur les cétones a un impact direct sur le système nerveux :
Augmentation de la production de BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), une protéine favorisant la plasticité neuronale.
Protection contre les maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer) suggérée par certains modèles animaux.
Amélioration de la clarté mentale et de la concentration rapportée par de nombreux pratiquants.
👉 Bénéfice : soutien de la santé cérébrale, meilleure résistance au stress oxydatif.
5. Jeûne, perte de poids et composition corporelle
Le jeûne induit une restriction calorique naturelle.
Il favorise la perte de masse grasse, tout en préservant mieux la masse musculaire que les régimes hypocaloriques classiques (surtout si le jeûne est associé à une activité physique douce).
Contrairement à la croyance populaire, le métabolisme basal ne s’effondre pas lors de jeûnes courts : il peut même légèrement augmenter grâce à une hausse de la noradrénaline.
👉 Bénéfice : perte de poids durable, meilleure composition corporelle.
6. Limites et précautions
Malgré ses bénéfices, le jeûne n’est pas adapté à tout le monde.
Déconseillé chez les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées fragiles, les diabétiques sous traitement, ou les personnes souffrant de troubles alimentaires.
Le syndrome de réalimentation peut survenir après un jeûne long si la reprise alimentaire est mal conduite.
Les études humaines restent encore limitées, beaucoup de données proviennent de modèles animaux.
7. Conclusion
Le jeûne n’est pas une simple privation volontaire de nourriture : c’est un processus biologique naturel qui active des mécanismes de régénération, d’adaptation et de protection.Bien encadré, il peut améliorer la santé métabolique, cardiovasculaire et neurologique. Toutefois, il doit être pratiqué avec discernement et adapté au profil de chacun.
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